Dans cet article, nous te présenterons les risques liés à la pratique du kitesurf et notamment les accidents qui sont fréquent dans ce sport. Notre idée est de faire de la pédagogie en donnant des chiffres clés sur ces accidents de kite et d’assurer un rôle de prévention sur les risques et comment les minimiser. Cela ne remplace pas l’apprentissage du kitesurf via un moniteur bpjes et/ou club de kitesurf. Nous allons aborder ensemble les erreurs pouvant entrainer un accident de kitesurf, te donner quelques chiffres clés au sujet de ces accidents, ce que tu risques en faisant du kite mais surtout comment éviter l’accident de kitesurf avec 38 conseils que nous t’invitons à compléter en commentaire. De plus, si tu en as envie tu peux aussi nous raconter un récit ou une anecdote concernant un accident de kite et les leçon que tu en tire maintenant.
Erreurs pouvant entrainer un accident de kitesurf
Qu’on soit débutant ou experts en kitesurf, on est tous confronté à ces risques plus ou moins prévisibles. Les faibles marges de sécurité sont un facteur déterminant est présent pour la grande majorité des accidents. L’accidentologie en kitesurf est surtout liée à des erreurs humaines : personnes négligentes des règles de sécurité, cela peut aussi être lié à l’aérologie mais aussi des avaries de matériel dans de moindres mesures. Selon la FFVL, il y a plus de 7414 pratiquants de kitesurf licenciés en 2020. Ce sport et sa pratique comporte des risques : 20 accidents officiellement déclarés à la fédération française de vol libre. Ce chiffre semble minoré mais la réalité en est tout autre, pour cause les nombreuses actualités reportant des accidents de kitesurf sont beaucoup plus nombreuses. On remarquera que les accidents sans gravités sont très peu déclarés et selon nos sources, les accidents arrivent surtout en twintip dans la majorité des cas entre 15 et 25 nœuds.
Pour les erreurs humaines en kitesurf il y a 3 catégories :
1. Erreur d’attention : 25 % (27 % en 2019, 50 % en 2018 selon la FFVL)
Les erreurs d’attention les plus courantes : un accident de kitesurf est vite arrivé et cela est dû au non-respect des règles de priorités, absence de contrôles visuels, mauvais réflexes lors de manœuvres (jibe, kiteloop, big air jump), manque de vérifications du matériel (lignes qui cassent ,aile qui se dégonfle) , manque de vigilance face aux gestes élémentaires…
2. Prise de risque excessive : 30 % (42 % en 2019, 43 % en 2018 selon la FFVL)
Navigations en conditions météo trop instables avec vents rafaleux, manœuvres, sauts ou placements avec une marge de sécurité en kitesurf trop réduite ou en inadéquation avec son niveau de pratique (kiteloop et autre acrobatie devant le parking du palm beach en exemple local), décollage/atterrissage trop proche d’obstacles (près de caténaires ou potaux), manque de prise en compte des conditions et de leurs évolutions (grains, orages) , engagement et prise de risque trop important…
3. Erreur de pilotage : 45 % (31 % en 2019, 7% en 2018 selon la FFVL)
Les erreurs de pilotage les plus courantes : manque de formation (mauvais décollage, placement sur la zone de décollage), mauvaises manœuvres (évitements…), pilotage face à des conditions difficiles et en inadéquation avec son niveau de pratique, erreurs de pilotage face à des situations de priorités sur l’eau…
La prise de risque excessive entraine le plus grand nombre d’accident. Dans un sport où le show-off est très présent, une remise en question de ses capacités est de mise. Comme l’a dit un expert du kitesurf « le kitesurf est un sport où il faut être humble »
Quelques chiffres concernant le profil des victimes d’accidents de kitesurf :
44% sont des débutants => Méconnaissance du matériel + faute de pilotage
39% sont confirmés => Prise de risque maximum + erreurs d’attention
17% sont compétiteurs => Prise de risque maximum
Statistiques provenant de la FFVL.
Quels sont les traumatisme physiques liés au kitesurfing ?
Les accidents de kitesurf peuvent générer tout type de traumatologie, de l’entorse bénigne au polytraumatisme. On commencera pour énoncer les traumatismes les plus graves mais les moins courants pour la plupart des crashs en kite.
- Les traumatismes crâniens peu fréquents
- Liés à la rencontre d’un impact à haute vitesse : ils sont toujours graves d’autant que les protections actuelles ne sont pas adaptées à ce genre de choc. (les signes d’un traumatisme crânien sont par exemple le sang qui s’écoule des oreilles…)
- Liés à l’eau ou à la planche : ils peuvent survenir avec une gravité variable en fonction du point d’impact en rajoutant des plaies potentiellement graves de la face. Nez cassé, dents cassées ou autres traumas… (ophtalmologiques, stomatologiques, dentaires et osseuses) Avec une perte de connaissance même brève, il existe un risque de noyade lorsque la personne est inconsciente.
- Traumatismes thoraciques sont fréquents
La fracture des côtes dans la grande majorité des cas est dû à des chutes à grandes vitesses et / ou de réceptions de sauts. En fonction de la violence du choc, il n’est pas rare de trouver plusieurs fractures, soit sur la même côte, ou alors des fractures étagées sur plusieurs côtes. Dans ce cas, le risque est lié aux difficultés ventilatoires et à l’hémorragie peuvent comprimer ou envahir les poumons.
- Traumatismes des membres supérieurs sont rares
Subluxation et luxation d’épaule, plus rarement la clavicule. Des ruptures tendineuses de biceps ne sont pas rares. Au niveau du poignet, on note des luxations complètes des os du carpe et des fractures classiques du scaphoïde et des 2 os de l’avant bras, en cas de choc contre un obstacle avec protection par les membres supérieurs repliés.
- Traumatismes du rachis sont rares
En général l’accidenté du rachis entre dans le cadre d’un polytraumatisme par haute vitesse sur un obstacle. Ils sont liés à des chutes après réceptions de sauts très élevés en eaux peu profondes ou à une perte de contrôle, accélération et rencontre d’obstacle : les deux circonstances pouvant s’additionner.
Ces traumatismes sont toujours sévères. Ils exposent à des risques vitaux et neurologiques fréquents (paraplégie, tétraplégie). Ils nécessitent un maximum de précautions dans les secours pour ne pas aggraver la situation.
- Traumatismes du bassin (relativement fréquents)
Fracture du bassin : les conséquences sont potentiellement graves, non seulement par les risques de traumatismes associés, notamment de la vessie et des voies urinaires, mais surtout en cas de spot isolé car il y a un risque de saignement interne (volume hémorragique interne lié à la fracture de ces os riches en vaisseaux sanguins).
- Traumatismes des membres inférieurs (fréquents)
Les fractures du fémur sont rares et toujours liées à des polytraumatismes. Elles sont potentiellement dangereuses par le volume hémorragique interne surtout en cas de survenue sur un spot isolé. Les lésions les plus fréquentes de la cuisse sont les coupures d’aileron comme en surf ou en funboard. Elles sont malgré cela rares puisqu’elles surviennent en compétition de longue distance / race, où les ailerons atteignent jusqu’à 45 cm.
Les fractures tibia / péroné sont classiques et sans particularité. Les fractures ouvertes sont rares, à peine 10%.
Les fractures de cheville, malléolaires externes le plus souvent ou bi malléolaires : elles sont dues soit à un traumatisme suite à la rencontre d’un obstacle, soit le plus souvent par la rotation de la planche lors d’un saut, associé au déchaussage d’un seul des pieds. La fracture survient à la réception.
Les fractures des os du pied, il y en a 2 types :
- Isolées : liées à une contrainte excessive en flexion et en compression, en réception inadéquat de saut ou en tombant de la planche sur obstacle.
- Multiples : souvent associées à des fractures complexes de la cheville et liées cette fois à des chocs contre des obstacles en se protégeant par la mise en avant des pieds.
On rajoutera également que mis à part ces cas de fractures ou autres traumatismes des os, il peut aussi y avoir des déchirements musculaires et ou coupures sur les membres ou même des membres à causes des lignes de kite. Cela reste encore plus rare mais ce n’est pas une chose qu’il faut oublier. La déchirure musculaire en revanche arrivera lorsqu’il y a une fatigue musculaire importante et un manque de récupération.
Un crash en kitesurf peut donc être très dangereux comme totalement bénin, il faut donc rester prudent lorsqu’on navigue. Il y a chaque année des décès en kitesurf et toute l’équipe souhaite t’éviter d’être un jour victime ou témoins de cela.
38 Conseils pour éviter les accidents de kitesurf :
Face à ces différents accidents et problèmes de sécurité, la team Surfshop vous fait un petit rappel des attitudes et autres démarches à adopter pour que tout le monde passe une bonne session de kite-surf :
- Prendre la météo avant de partir naviguer.
- Vérifier que c’est une zone où la pratique du kitesurf est autorisée (nous savons que certains spots sont interdits aux kite (La Coudouliere Six-Fours interdit au kitesurf)
- Choisir un spot adapté à son niveau de pratique.
- Prévenir un proche qu’on va naviguer, sur quel spot et à quelle heure on compte finir.
- A son arrivée sur le spot, demander aux locaux des infos sur les dangers éventuels et règlementation locales s’il y en a. Par exemple, si vous aller à Hookipa (Maui) pour faire du kite, il y a la règle « 10-man rule » à respecter !
- Prendre son temps avant le décollage pour la mise en place des lignes.
- Iidentifier la zone de départ/arrivée.
- Vérifier l’état de son matériel et l’entretenir : cela consiste à inspecter son harnais par exemple, ses lignes et les différents éléments qui compose son matériel de kitesurf.
- Laisser son aile en bord de fenêtre une fois décollée (45°) assure plus de sécurité que de la laisser au zénith où un trou d’air, rafale pourrait vous déstabiliser.
- Naviguer là où il y a assez de profondeur d’eau : il est fréquent qu’une mauvaise réception dans peu d’eau puisse entrainer une blessure (on connais un histoire de cheville ou jambe cassé dû à une faible profondeur d’eau)
- Demander à une personne expérimenté de nous aider à décoller son kite et surtout lui donner le feu vert pour le décollage.
- Vérifier son bridage avant de décoller.
- Connecter toutes les lignes et vérifier qu’il n’y ai pas de nœuds ou anomalies.
- Choisir la bonne taille d’aile en fonction des conditions météo et de la force du vent.
- Vérifier que la zone de décollage est sûre et qu’il n’y ai pas d’obstacle ou individu sous le vent.
- Toujours décoller en bord de fenêtre et jamais en pleine fenêtre.
- Au décollage, il faut absolument trimer l’aile et avoir sa main sur le largueur.
- Toujours utiliser le largage de son chickenloop après chaque session afin de le ranger désarmer.
- Penser à larguer l’aile avant qu’il ne soit trop tard et dès qu’on sent qu’il va y avoir un problème.
- Ne jamais rouler une barre de kitesurf si chicken-loop toujours connecté et larguer le leash.
- Ne jamais accrocher le largeur dans le dos du harnais : cela empêche la libération rapide.
- Tours avoir un coupe ligne ou un couteau sur soi (on a déjà vu des personnes qui se sont emmêlés dans leurs lignes et qui se sont presque noyés car ils ne pouvaient plus bouger)
- Utiliser une montre connecté ou mettre son téléphone dans une pochette étanche pour prévenir les secours en cas de difficulté.
- Maintenir sa condition physique avec de la course à pieds ou de la natation en piscine par exemple.
- Il est conseillé de se faire aider à l’atterrissage : cela permet de poser l’aile et de retirer son chicken loop et son leash en sécurité.
- Ne jamais attraper les lignes au risque de se sectionner un doigt
- Apprendre à poser seul son aile via les différentes techniques existantes si personne ne peut vous aider.
- Apprendre la technique de largage : déclencher puis libérer l’aile.
- Une aile de kite se prends toujours par le milieu du bord d’attaque et jamais pas le bord de fuite, no par les oreilles ou les lignes.
- Ne pas faire le malin devant ses copains ou les spectateurs.
- Toujours être vigilent et faire attention aux autres (respecter des distances de sécurité comme pendant la crise covid-19 équivalent à 2x la longueur des lignes).
- Laissez votre priorité aux débutants si vous êtes bons afin de faciliter leur manœuvres qu’ils ne maîtrisent pas totalement.
- S’équiper correctement avec un casque, combinaison néoprène et gilet d’impact.
- Lorsque l’aile est posée, toujours la sécuriser en l’attachant ou en plaçant sur le bord d’attaque un poids (sable ou autre poids) afin d’éviter qu’elle ne redécolle inopinément.
- Respecter les règles de navigation et se tenir à distance des autres pratiquants (on a tous déjà vu des kites entrer en collision avec par exemple des planchistes ?)
- Apprendre à tomber en kitesurf : c’est important de ne pas contrer l’impact et de glisser sur l’eau afin d’amortir le choc comme on peut.
- Lorsque tu perds le contrôle le mieux est de lâcher la barre et/ou larguer au lieu de tirer en espérant corriger l’erreur de pilotage et de voir la puissance du choc augmenter.
- Garder le sourire, parce que le kitesurf est un sport génial qui se pratique pour se faire plaisir !
Attention : nos conseils sont une liste non exhaustive qui ne vous épargne pas d’avoir un accident, surfshop.fr se dégage de toute responsabilité dans la pratique et les risques de ce sport. On a tous des récits d’accidents de kitesurf dont on a été témoin ou dont on a soit même été victime. A travers les commentaires vous pouvez nous partager vos différentes expériences afin de sensibiliser un maximum de personnes aux risques du kitesurf. Ce qu’il faut retenir c’est que dans tous les cas, il faut savoir réagir vite car l’accident de kite surf peut être bénin, grave, voir mortel… Enfion on retiendra facilement que pour éviter les accidents de kitesurfing, le mieux est encore de prendre des cours de kite avec des professionnels (BPJEPS) et surtout de ne pas surestimer ses capacités.
Aloha,
Martial – Team Surfshop.fr
Laisser un commentaire